Le stress oxydatif, soupçonné d’être un facteur contribuant au développement
de pathologies comme les maladies de coeur et le cancer, pourrait-il jouer également un rôle dans l'autisme ?
Des chercheurs de l'Université de l’Arkansas croient que oui. Dans une étude récente, on a observé chez
des enfants autistes des niveaux significativement plus bas d'un antioxydant appelé glutathion et
de ses précurseurs métaboliques. Le « glutathion est l'antioxydant principal des cellules,
il est de plus important pour la détoxication et l'élimination des toxines environnementales, et sa forme active
est réduite chez environ 80 pour cent des enfants autistes,», a déclaré le directeur
de l'étude, S. Jill James.
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(Mme) James dirige le laboratoire biochimique de génétique
à l'Institut de recherche de l'hôpital pour enfants de l'Arkansas et est professeure de pédiatrie
au College of Medicine de l'Université de l'Arkansas en Sciences Médicales, à Little
Rock. » Des niveaux réduits d’antioxydants, tel que le glutathion, augmenteraient le niveau
de stress oxydatif. Le stress oxydatif se produit lorsque
les antioxydants ne peuvent plus neutraliser les radicaux libres dans le corps, ce qui peut endommager les cellules du cerveau,
de l'appareil gastro-intestinal et le système immunitaire. « [Nos études] suggèrent
que ces enfants seraient plus sensibles à une exposition environnementale et seraient moins apte à détoxiquer
les métaux lourds, » dit James.
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On a longtemps suspecté,
comme déclencheur de l'autisme chez les enfants génétiquement vulnérables, l'exposition aux métaux
lourds, tels que le préservatif de mercure qui était jusqu'à récemment généralement
utilisé dans la fabrication des vaccins pour enfants. La plupart des recherches n’ont cependant
pas confirmé ce lien et, en 2004, l'Institut de médecine publia un rapport déclarant
qu'il ne croyait pas que les vaccins aient contribué au développement de l'autisme.
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Mais cette conclusion n’a pas fait l'unanimité.
Laura Bono, présidente de l'Association nationale d'Autisme et parent d'un enfant autiste, croit que les vaccins jouent un certain rôle
dans le développement de l'autisme et a déclaré que les résultats de nouvelles études sembleraient
confirmer ce lien. « Ces enfants sont plus vulnérables, ils ne détoxiquent pas
de la manière dont nous le faisons, » dit Mme Bono. James n'a pas incorporé la question des vaccins à l'étude
courante. Elle a précisé que l'autisme est considéré comme ayant une base génétique,
mais qu'il «faut un déclencheur environnemental pour que les facteurs génétiques se manifestent ».
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Dans le cadre de cette étude, Mme James
et ses collègues ont comparé les groupes sanguins de 90 enfants autistes à ceux
de 45 enfants sans désordre, et constaté que la forme active de glutathion était réduite dans
une proportion d’environ 80 pour cent chez les enfants atteints d'autisme. Mme James a ajouté que les précurseurs
métaboliques de glutathion étaient réduits. « En raison d’un niveau de glutathion
bas, ils atteindraient une toxicité plus tôt que quelqu'un avec des niveaux plus élevés, »
a indiqué Mme James. « Mais, on n’est pas encore fixé à savoir si c’est
une cause ou une conséquence de l'autisme, » a-t-elle conclu.
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Mme Jill James et son équipe ont également analysé les changements qui
se produisent dans plusieurs gènes et qui pourraient affecter le métabolisme du glutathion dans des échantillons
de sang provenant de 233 enfants autistes, contre 183 enfants sans autisme. Ils ont observé plus souvent des altérations dans trois gènes chez les
enfants autistes. Selon Mme James ce sont là des gènes communs qui ne causent pas l'autisme mais pourraient
contribuer au développement de ces anomalies métaboliques.
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Ce sont là les résultats de l’étude qu’elle a présentés
samedi devant l’American Society for Nutritional Sciences' scientific sessions à la conférence de biologie expérimentale à San Diego. Bien que cette étude ne constitue qu’une
première étape, elle considère qu'il ne serait pas déraisonnable de la part des parents
d'enfants autistes de discuter avec le médecin de leur enfant de la possibilité de leur faire prendre des suppléments
antioxydants puisque ces suppléments sont non-toxiques. »
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