Article
du « Journal Vert » Vol. 8, No4. Ed.35 juil/août 1997 (p. 9-10-11
par Jean-Pierre Olivier
On les combat grâce au petit-lait cru non dénaturé
Lors
de recherches en immunologie à l’université McGill, le Dr Gustavo Bounous avait commencé à
étudier les effets des acides aminés sur le système immunitaire. Et il avait pu constater que des souris
de laboratoire, qu’il nourrissait avec certaines protéines, produisaient de plus grandes quantités d’anticorps
contre les infections que d’autres non soumises à cette diète. Un jour, il fait des expériences
avec le lactosérum, communément appelé petit-lait. Des animaux nourris avec cette protéine et
à qui il avait injecté des pneumocoques et d’autres bactéries nocives continuaient à se
développer tout a fait normalement grâce aux anticorps qu’ils produisaient en abondance. Puis à
un moment donné, dit le Dr Bounous, ça n’a plus fonctionné. «
Cela m’a obligé à chercher pourquoi il en était ainsi. J’ai alors pu me rendre compte
que le lait que nous utilisions avait été pasteurisé à des températures beaucoup plus élevées
qu’auparavant, en raison d’épidémies affectant les vaches qui nous fournissaient le lait. Certaines
protéines étaient ainsi dénaturées, tombaient dans le caillé et disparaissaient du petit-lait »
Le médecin a donc repris ses expériences, cette fois à Saint-Hyacinthe, en
utilisant la méthode de ses débuts. Et de fil en aiguille, il a finalement pu expliquer certains mécanismes.
Dans le processus de stimulation de l’immunité, une certaine catégorie de globules blancs du sang, les
lymphocytes, cherchent à se multiplier dans les cellules. Et pour ce faire, ils ont besoin d’une grande masse
d’oxygène, où se forme l’énergie.
Mais quand on dit oxygène, dit le Dr Bounous, on dit radicaux libres: ce sont des déchets de l’oxygène. Et c’est l’accumulation
de ces déchets qui bloque les lymphocytes et les empêche de s’épanouir. Après quelques jours,
ils suffoquent et deviennent ni plus ni moins incapables de se multiplier. C’est alors que le fameux «glutathion »,
une notion relativement nouvelle pour les non initiés, entre en jeu. De quoi s’agit-il exactement? C’est
une molécule de protéine qui est à l’intérieur de la cellule et au centre d’un système
très sophistiqué et savamment réglé, explique-t-il. « Le glutathion est un donneur d’hydrogène. C’est un antioxydant très puissant.
Or le plus nocif des produits de l’oxydation s’appelle OH: c’est comme une bombe atomique capable de détruire
toutes les protéines dans la cellule. Par sa fonction antioxydante, le glutathion combat les OH en distribuant de l’hydrogène
à droite et à gauche et en stimulant les lymphocytes ». Lorsque
le taux de glutathion n’est pas assez élevé, les lymphocytes deviennent incapables de se multiplier et
la réponse immunitaire est pauvre ou incomplète. On a pu constater que dans beaucoup de problèmes de
santé, le taux de glutathion était anormalement bas.
En utilisant le petit-lait dans ses travaux en laboratoire, le Dr Bounous
a pu établir que les protéines contenues dans ce lactosérum étaient un précurseur de glutathion,
en ce sens qu’une fois digérées, transformées et parvenues dans le sang, elles entrent dans la
cellule et peuvent très rapidement se convertir en glutathion. C’est toutefois un système réglé
au quart de tour. « Il ne faut pas bousculer la cellule, dit
le Dr Bounous. Elle n’accepte pas de recevoir plus de glutathion qu’elle en a besoin mais si elle
n’en a pas suffisamment, c’est un
désastre ».
l Des cellules mafieuses l Contrairement aux
autres maladies, les cellules cancéreuses ne souffrent pas d’un manque de glutathion. Bien au contraire, elles
en ont en abondance. Déjà aux États-Unis, il y a 15 ans, le Dr Rousseau avait constaté que des
cellules de cancer du poumon humain analysées in vitro, c’est-à-dire recueillies dans
des tubes, étaient riches en glutathion. Par la suite, à Montréal, des
expériences ont démontré qu’en administrant des précurseurs de glutathion à des souris
cancéreuses, non seulement le taux de glutathion baissait mais Ia tumeur diminuait. Comment
expliquer cela? « C’est que Ia cellule cancéreuse,
explique le Dr Bounous, est très égoïste. De plus elle est rusée,
organisée et fort intelligente. Elle comprend que pour se multiplier, il lui faut beaucoup de glutathion. Par contre,
le lymphocyte du système immunitaire, qui Iui aussi doit se multiplier pour combattre l’agresseur, ne sait pas
à quel moment Ia bactérie nuisible fera surface; il n’est pas aussi bien équipé que Ia cellule
cancéreuse, qui se reproduit constamment ».
Et surtout, le glutathion Ia protège
contre Ia chimiothérapie. Mais où s’approvisionne-t-eIle ainsi en glutathion? « Elle pille les cellules normales, dit le Dr Bounous.
C’est une sorte de mafioso: elle est très habile à s’accaparer de ce qui ne lui appartient
pas mais si vous lui en donnez davantage par le biais de précurseurs, elle panique car son niveau de glutathion est
déjà à son maximum . En effet, explique-t-il, si une cellule
cancéreuse fait face à des substances qui lui en apportent encore plus, pour éviter d’éclater
elle bouleverse tout son système: elle abaisse son niveau de glutathion au-dessous de Ia norme".
C’est pourquoi, depuis des années, les cancérologues ont cherché un moyen
de faire descendre le taux de glutathion chez leurs patients. On a peut-être trouvé une solution avec les précurseurs
de glutathion mis au point à partir de produits nutritionnels. Dans la plupart des problèmes de santé,
autant que dans toute circonstance où une grande consommation d’oxygène est nécessaire, comme lors
de performances athlétiques soutenues, il est en effet très important que les cellules maintiennent un taux
de glutathion suffisamment élevé.
« Le cancer est une chose monstrueuse, dit le Dr Bounous,
plus encore que le sida qui, contrairement à ce qu’on croit généralement,
n’est pas très contagieux ». II cite les propos du Dr Peter
Duesberg, un éminent virologue californien, qui affirme notamment que le virus réputé causé par
le sida arrive souvent après I’apparition de la maladie. Le Dr Duesberg soutient que le VIH ne peut pas démolir
le système immunitaire, pas plus qu’il ne cause le sida. On a constaté, dit-il encore, que plusieurs sidatiques
n’étaient même pas porteurs de ce virus! Dans l’un de ses ouvrages sur la question du sida, le Dr Duesberg écrit ceci:
« Les séropositifs n’ont en fait aucune raison d’avoir peur.
À I’instar des gens non infectés par le virus, ceux qui se tiennent loin des drogues récréatives
et évitent de prendre de I’AZT ne mourront jamais du sida. Ces gens peuvent mener une existence tout à
fait normale, tout comme certainement 12 à 13 millions de séropositifs à travers le monde ». De toute façon, fait observer le
Dr Bounous, on ne trouve aucun exemple dans les maladies où un virus a une incubation de 10 ou 12 ans. Ça n’existe
pas !
Un autre médecin,
le Dr Hans Kuegler, affirme qu’on devrait stimuler la fonction immunitaire en mettant I’emphase sur un mode de
vie général sain. Adoptez une alimentation de haute qualité, insiste-t-iI. Ceci est très important.
« II faut manger les aliments tels que la nature les présente et non des
denrées traitées avec des produits chimiques. Et on aura besoin d’une bonne supplémentation ». Une fois ces principes de base mis en pratique, il faut laisser son esprit se mettre au travail. Et le Dr
Kuegler de conclure: « Ayant été dans !es forces armées,
j’ai tendance à comparer les fonctions du système immunitaire à la façon dont les militaires
agissent au cours d’une guerre. II s’agit ni plus ni moins de mobiliser toutes les ressources: forces de terre,
de l’air et navales. Une fois que vous avez construit une défense solide, vous pouvez commencer à récupérer
votre santé et votre vie ». De plus en plus de professionnels de la santé, médecins ou praticiens de médecines douces
estiment que l‘immunité est d’abord une responsabilité personnelle qui commence avec le nettoyage
du « terrain », lequel recouvre autant notre corps physique que nos émotions et nos pensées.
Dix-neuf siècles plus tard, la maxime du poète latin Juvénal est toujours d’actualité: mens
sana in corpore sano (Un esprit sain dans un corps sain ).
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L’histoire du Dr Bounous et de sa découverte
Né en Italie, le Dr Gustavo Bounous devient résident en chirurgie à I’université
de Gênes en 1953. Trois années plus tard, il poursuit sa carrière au Centre médical de l’lndiana,
à Mineanapolis. Mais au début des années soixante, il est forcé de quitter les États-Unis
car le gouvernement américain annule les permis de travail des Européens pour ouvrir les portes aux Cubains.
Le Dr Bounous part pour le Québec où il devient professeur de chirurgie à l’Université de
Sherbrooke, puis à I’université McGill de Montréal. À la suite de ses découvertes
sur le rôle primordial des protéases pancréatiques dans le mécanisme des lésions hémorragiques,
il reçoit en 1964 la Médaille du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Ses travaux
aboutissent au développement de ce qu’il a appelé la « diète alimentaire »
comme traitement appropié aux lésions intestinales et à la maladie de Crohn. À la fin des années
soixante, il est nommé « investigateur de carrière) pour le Conseil de Ia recherche médicale,
poste qu’il conservera jusqu’a sa retraite de I’université McGill en 1993. Mais dès 1978,
le Dr Bounous commence à travailler sur l’utilisation de protéines alimentaires pouvant accroître la réponse immunitaire ce qui le conduit à mettre au point un concentré
d’isolat de lait non dénaturé capable de maintenir un niveau normal de glutathion dans les cellules, stimulant
ainsi les fonctions immunitaires et qui constitue le seul précurseur scientifiquement élaboré sur le
marché.
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